La phobie sociale, c'est une calamité quand ça vous tombe dessus. Mais comment savoir si vous êtes phobique social, et quelles sont les solutions pour aller mieux ?
Phobie sociale : est-ce que vous en êtes victime ?
Voyons quelques situations de la vie quotidienne :
Ça vous arrive parfois de changer de chemin parce que vous avez peur de rencontrer quelqu'un (un voisin par exemple) sur le chemin habituel ?
D'avoir l'impression qu'on vous juge en permanence, même quand vous marchez tranquillement dans la rue ?
C'est courant pour vous d'avoir peur qu'il y ait une personne que vous ne connaissez pas dans votre prochaine soirée, et d'en être angoissé à l'avance ?
D'avoir été marqué par des présentations orales ratées, au point de redouter comme la peste d'en refaire une à l'avenir, et d'avoir vu comme confiance en vous chuter comme rarement après votre dernier échec ?
Pour vous le pire cauchemar ça n'est pas de mourir, mais d'être entouré d'inconnus à qui vous devrez parler ?
Si vous avez répondu oui à la plupart de ces questions, alors mauvaise (ou bonne) nouvelle : vous souffrez de phobie sociale. Sauf que...
La phobie sociale est une case inventée par la psychologie
Félicitations, vous venez de vous laisser enfermer dans une case.
Cette case de la "phobie sociale" a été inventée par les psychologues, qui, n'ayant jamais vécu ces peurs, ont besoin de cataloguer les patients selon leur pathologie.
Et comme ils ne savent pas vraiment ce qu'on ressent quand on a toutes ces peurs...
...les cases qu'ils inventent sont vraiment peu pertinentes.
Voyons les 3 cases que les psychologues ont inventé pour essayer de résoudre le problème
Timidité : la case par défaut, qui désigne une timidité légère
Les psychologues ont une définition bien différente de la timidité que les timides.
C'est déjà un gros problème, car le même terme ne regroupe pas la même chose selon qu'on soit patient ou thérapeute. Ouille, les soucis commencent.
Pour les psys, ça désigne ce qu'on pourrait définir comme une timidité légère et qui n'handicape pas vraiment la vie quotidienne : on est gênés, mais on peut quand même vivre à peu près normalement.
Voyons maintenant la deuxième case de nos amis psychologues :
L'anxiété sociale : un terme inventé pour désigner une timidité forte
Si vous êtes anxieux social (d'après les cases), c'est que votre timidité vous pourrit un peu l'existence.
Vous stressez à l'avance avant les intéractions sociales...
...donc vous transpirez, bafouillez à l'oral...
...et vous avez peur de parler en public.
(lire ici : mains qui tremblent : stress, trac et timidité)
C'est donc ni plus ni moins qu'une grande timidité.
Ça n'a rien de différent, à part l'intensité.
Et donc...
...pourquoi mettre deux cases différentes ? Ça n'a aucun sens de dire qu'une personne timide est ou n'est pas anxieuse sociale, car souvent, selon les jours, elle pourra être dans une case ou dans l'autre.
Mais passons à la pire case, celle qui vous enferme pour de bon :
La phobie sociale : un terme de jargon de psy pour désigner une timidité très forte
La phobie sociale est donc une case sensée contenir les formes les plus sévères de timidité. Ce que d'autres pourraient appeler timidité maladive.
Celles où même après avoir passé beaucoup de temps face à une situation stressante par exemple sur scène face à un public, au lieu de vous sentir un peu plus à l'aise, vous vous sentez dévasté et incapable de progresser.
C'est une timidité extrême où on se sent mal, incapable de progresser. On le vit mal, on se sent nul, différent, inadapté.
(lire l'article Timidité et manque d'amour)
Le souci avec ces appellations inventées par la psychologie...
...c'est que si elles représentent en effet des cas réels de timidité...
...elles se plantent complètement sur le fonctionnement même de la timidité.
Et des timides.
Car ces 3 cases artificielles ne sont que 3 facettes du même problème : la timidité. Et il n'y a aucune frontière claire entre les cases, contrairement à ce qu'ils pensent !
Le problème avec la phobie sociale et l'anxiété sociale
Si vous vous croyez phobique social ou anxieux social...
...alors vous acceptez de vous faire enfermer dans une case dont il sera très dur de sortir.
Et comme ces cases ne représentent rien de réel (dans la réalité, c'est plutôt une échelle de timidité linéaire allant de peu timide à extrêmement timide à un instant T, sans cases au milieu !)...
...vous vous faîtes enfermer pour rien.
Bien entendu, je comprends qu'ils aient besoin de ça pour essayer de comprendre ce que vivent les timides. Mais entre nous...
...comment pourraient-ils avoir une solution efficace alors qu'ils sont autant à la ramasse sur la compréhension même du problème de ce que vivent vraiment les timides ?
C'est un peu le souci avec la psychologie qui essaie de parler de timidité : c'est comme essayer d'apprendre à nager avec quelqu'un qui n'est jamais allé dans l'eau de sa vie...
...c'est mieux que rien, mais franchement ça m'étonnerait que vous arriviez à quoi que ce soit de bon avec ce genre de prof !
Ne vous laissez pas avoir par des termes inventés comme ça
La phobie sociale, l'anxiété sociale : ce sont des termes à la con (pardonnez-moi l'expression).
Car au cours de votre timidité, vous passerez de l'une à l'autre selon votre confiance du moment, vos progrès récents, votre énergie du moment.
J'ai été un paquet de fois dans chacune des 3 cases inventées par les psys, prouvant par mes va-et-vient incessants la débilité de cette classification.
Dans mes pires périodes, je passais la majeure partie de mes journées à correspondre à la définition de phobie sociale, avec des passages en anxiété sociale et les jours où je me sentais bien j'étais seulement timide.
Ça n'a aucun sens d'enfermer les gens dans des cases, alors même qu'ils se baladent librement entre elles.
Ça leur retire même cette liberté de s'en sortir par eux-même si on ajoute des cases et qu'on les barricade avec des certitudes de psychologie qui ne reposent sur pas grand chose !
Vous n'êtes pas phobique social
C'est dit.
Vous êtes peut-être dans une période très difficile en terme de timidité.
Et pour être passé par là à de nombreuses reprises, je vous envoie toute ma sympathie et mes encouragements pour vous en sortir.
Considérez l'anxiété sociale et la phobie sociale comme des simples indications de votre degré actuel de timidité, et oubliez ces termes dans la foulée.
Concentrez-vous sur la sortie de la timidité, qui vous empêche de vous lâcher et d'être à l'aise avec les autres.
(Recevez ici mes conseils d'ancien timide pour vaincre la timidité, même si vous êtes super timide aujourd'hui)
Bisous aux psychologues qui sont très utiles sur d'autres domaines que la timidité (bravo pour votre travail !), mais qui, sur ce domaine, sont aussi utiles qu'un pansement sur une jambe de bois — on ne peut pas être bons partout, sans rancune !
Si vous voulez en savoir plus, j'ai fait un comparatif de 10 solutions contre la timidité.
Ps : vous avez le droit de ne pas être d'accord avec moi, je serai ravi de vous lire dans les commentaires. Seule règle : restons courtois dans nos échanges !
Pps : si la timidité vous empêche de trouver l'amour, j'ai écrit un article : comment séduire quand on est timide.